En 2021, la municipalité de Rives-en-Seine a décidé de relancer, au Calidu, l’élevage des abeilles suite à la disparition des colonies installées sur la toiture-terrasse de l’Hôtel de Ville.
Didier Boquet, conseiller municipal, Pierre Lacaille, bénévole et exploitant secondaire, et Jean-Yves Denise, bénévole, tous trois apiculteurs, ont créé ce rucher sur un terrain communal de 80 m2 sur les hauteurs du quartier du Calidu à Caudebec-en-Caux.
Lancement du 1er rucher
La commune a investi dans l’achat de deux colonies auprès d’un éleveur professionnel. Le choix s’est porté sur des abeilles “buckfast” et “hybride buckfast/caucasienne”, plus douces et plus productives. Les deux colonies sont donc arrivées au printemps 2021 sur 4 cadres avec une reine de l’année dernière.
Rapidement, il a fallu les nourrir pour qu’elles se développent au plus vite, multiplier les cadres de couvains et ainsi nous permettre de créer de nouveaux essaims.
Les difficultés ont commencé dès le printemps 2021 : le froid a tardé à nous quitter et a vite été remplacé par… de la pluie. En apiculture “urbaine” les abeilles ne bénéficient pas des miellées de pissenlits qui fournissent du nectar et du pollen tôt en saison. Il a donc fallu attendre la floraison des prunus et aubépines qui, elle non plus, n’a pas été bonne : les bourgeons avaient gelé au printemps et la pluie qui a suivi a lavé les fleurs. Il a donc fallu continuer de nourrir les colonies pour soutenir la ponte des reines.
Pierre Lacaille, qui élève des reines et devait fournir les reines des futurs essaims, a rencontré les mêmes difficultés ce printemps-là : les abeilles refusaient d’élever de nouvelles reines et les rares reines vierges qui naissaient n’avaient pas de créneau météo pour faire leurs vols de fécondation. Les premiers essaims n’ont pu se faire qu’à partir de la mi-mai.
Après le traditionnel “trou de miellée” de la mi-juin, la floraison des arbres de forêt annonçait le début de la miellée d’été. Hélas, celle-ci n’a pas été fructueuse puisqu’elle n’a pas permis aux colonies de se développer sans nourrissement artificiel. Les trois apiculteurs ont continué à diviser les colonies avec succès malgré tout.
Début août, il faut préparer l’hivernage. Seuls sont conservés les essaims suffisamment vigoureux pour passer l’hiver, portant le cheptel au nombre de six colonies pour l’hiver 2021/2022. Le traitement contre les parasites (varroa destructor) est réalisé de manière conventionnelle pour garantir une meilleure efficacité. Par manque de miellée en septembre permettant aux abeilles de faire leurs réserves d’hiver, il faut nourrir les colonies au sirop.
En conclusion : l’année apicole 2021 s’est avérée particulièrement difficile. Malgré tout, Didier, Pierre et Jean-Yves sont parvenus à créer six essaims viables qui ont passé l’hiver avec succès.
Au printemps 2022, le rucher du Calidu se porte très bien et est en pleine activité de miellée grâce aux prunus, fuitiers et aubépines. La première récolte a eu lieu à la mi-mai 2022 : ce sont 45 kg de miel qui ont été récupérés, une récolte malgré tout relativement faible. En effet, la moitié des colonies avait essaimé juste avant.
Au profit d’associations
La commune envisage d’en vendre au profit d’associations comme le Téléthon ou de projets locaux.
Bientôt à Villequier et Saint Wandrille-Rançon
Actuellement, depuis mi-juin 2022 et pendant un mois, les apiculteurs prélèvent des cadres de couvain et de nourriture sur les ruches « fortes » du Calidu. Ils y introduisent des reines fécondées et produites par Pierre Lacaille, qui pondront et développeront les nouvelles colonies qui vont être installées d’ici la fin d’année à Villequier dans l’objectif de produire du miel en 2023.
A terme, un rucher verra aussi le jour à Saint Wandrille-Rançon et les apiculteurs produiront du miel issu des trois communes déléguées.
Balance connectée
Depuis le printemps 2022, une ruche a été équipée d’une balance connectée qui fait gagner les apiculteurs en réactivité.
Cela permet de connaître l’état des colonies en temps réel, sans se déplacer : reprise de ponte, nombre d’abeilles, météo (températures, humidité..) … Cela permet aussi de suivre la production (niveau de remplissage, suivi des miellées, interventions au bon moment), de contrôler les réserves et d’être alerté en cas de problème ou de mouvement.
Cueilleur d’essaim
Si vous trouvez un regroupement d’abeilles entre mi-avril et le 20 juillet, il s’agit d’un essaim. Pas de panique ! Elles sont juste à la recherche d’un abri. Elles sont inoffensives mais bel et bien protégées.
Pour retirer l’essaim, contactez Didier Boquet au 06 69 93 70 10. Son intervention bénévole sera gratuite.
Frelons asiatiques
Quelques chiffres au 1er novembre 2021 :
– 17 interventions pour destruction de nids, dont 7 nids secondaires (contre 31 interventions en 2020 et 12 en 2019)
– 1 piège sélectif posé à Barre-Y-Va
– Plus de 10 reines capturées en début de saison
Il est indéniable que la proximité du fleuve, la présence d’habitat dans les falaises et la présence de ruchers favorisent le développement des nids de frelons asiatiques. C’est le cas sur Villequier bas et sur Barre Y Va, où plusieurs nids ont été détruits fin 2021.
Didier Boquet et Jean-Yves Denise ont fabriqué et posé quinze nouveaux pièges sélectifs au tout début du printemps 2022.
Un réflexe : appelez les Services techniques
La destruction des nids de frelons asiatiques chez les particuliers est prise en charge financièrement par la commune, avec une participation du Département.
Pour cela, il faut appeler au préalable les Services Techniques (02 35 95 90 11) qui feront intervenir une entreprise agréée.
Si un nid dangereux (sur la voie publique, dans un bâtiment public…) est découvert lorsque la Mairie est fermée, vous pouvez contacter les pompiers au 18. A noter que si vous appelez pour un nid situé chez vous qui ne présente pas de danger avéré, l’intervention vous sera facturée par le SDIS